Collection permanente : Les Peintures Italiennes

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Berlinghieri (école des)

connu de 1228 à 1274

Crucifix (fragment)

Bois (peuplier). Fond d'or
inv 22812, dépôt du musée Calvet - Avignon, musée du Petit Palais

13e siècle


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ITALIE, XIIIe siècle - Toscane
ITALIE, XIVe siècle - Toscane, Rimini, Bologne, Venise de 1310 à 1370

Architecture et agencement de la salle :
Au début du XIVème siècle, cette salle, alors de plus petites dimensions, constituait la chambre de parement.
En 1481, elle fut élargie vers le sud lors de la construction de la nouvelle façade du palais épiscopal par l’archevêque Julien de la Rovère. On remarque ses armoiries (d'azur ou rouvre arraché d'or, les branches passées en double sautoir) au plafond, que cet agrandissement obligea à refaire entièrement.
En 1764-1767, l'archevêque François de Manzi, dont on voit les armoiries au fronton de la porte de la chapelle, agrandit cette salle, vers l'Est, en supprimant la quatrième travée de la chapelle et en prolongeant, à l’identique, la façade de 1481 des deux dernières fenêtres.

Lors de la restauration du bâtiment, le service des Monuments historiques décida de conserver les traces d'arrachement de divers murs témoignant de ces reconstructions successives.

C’est à partir de cette salle que le musée du Petit Palais propose au visiteur une découverte de la peinture italienne et de son évolution, entre le milieu du XIIIe et le début du XVIe siècles. Le parcours muséographique suit  un ordre chronologique général et adopte un découpage géographique afin de présenter les différentes « écoles » picturales de la péninsule italienne.  La majeure partie de ces peintures provient de la collection Campana (dépôt du musée du Louvre), mais quelques-unes proviennent également du musée national du Moyen Âge (Paris) ainsi que de la Fondation Calvet.

La salle III s’ouvre sur les œuvres du XIIIe siècle. L’image est alors support de dévotion, et la société très respectueuse de cette peinture dévotionnelle.
Au XIIIe siècle, la peinture italienne est encore très influencée par la peinture byzantine, comme le montrent La Cène, atelier du Maître de la Madeleine (Florence, vers 1270) ou le fragment de Crucifix, atelier des Berlinghieri (Toscane, milieu du XIIIe siècle).

On découvre ensuite la profusion artistique de la première moitié du XIVe siècle. Avec notamment, la grande Vierge de Majesté portant la date de 1310 qui donne son nom à la personnalité originale du Maître de 1310. Ce grand retable était destiné à être placé sur l'autel majeur d'une église de Pistoia (Toscane) ou de la région. Les donateurs, dont le nom est mentionné sur l'inscription dédicatoire, se sont fait représenter dans l'attitude de la prière, au pied de la Vierge, selon une formule iconographique très répandue.

Après les grands crucifix destinés à être accrochés dans le chœur des églises, diverses formes de panneaux peints se développèrent. Les retables, placés à l’arrière arrière de la table d'autel, portent des décors sculptés ou peints. De format rectangulaire à l’origine, ils adoptèrent alors des formes monumentales et plus complexes, réunissant des panneaux multiples assemblés au sein d’un riche encadrement doré composé d’éléments empruntés à l'architecture gothique.

Divers panneaux de cette salle appartenaient à de tels polyptyques. Comme par exemple, Dieu le Père bénissant, du Maître de Figline (Figline Val d'Arno, Toscane), contemporain de Giotto, qui constitue le panneau central placé au sommet d'un grand polyptyque qui se trouvait peut-être dans l'une des chapelles de l'église Santa Croce à Florence.

Parallèlement, apparurent des polyptyques de petites dimensions, souvent d’un grand raffinement, destinés aux autels privés. A Florence, ce furent les élèves de Giotto qui développèrent cette nouvelle formule. Les œuvres de Taddeo Gaddi, la Vierge et l'Enfant,  et de Puccio di Simone, le Couronnement de la Vierge, en témoignent. 

Dès le début du XIVème siècle, s'établissent des courants d'échanges entre les différents foyers artistiques de la péninsule italienne. Sur certains très grands chantiers, se retrouvent des peintres venus de diverses régions.  Ainsi sur le fameux chantier de la basilique franciscaine d’Assise, travaillent des Ombriens, des Florentins et des Siennois, parmi lesquels se distinguent Giotto, Lorenzetti, Cimabue et Simone Martini.

Sienne est représentée ici par une œuvre de l’un de ses plus grands maîtres, Simone Martini : quatre médaillons, figurant quatre prophètes Jérémie (?), Ezéchiel (?), Jacob (?), David, appartenant à un polyptyque réalisé dans les années 1320 pour Orvieto.

Venise conserve au XIVème siècle un goût prononcé pour la tradition byzantinisante, ce dont témoigne parfaitement Paolo Veneziano, peintre officiel de la République avec la Vierge et l'Enfant (vers 1340) qui constitue l'élément central d'un polyptyque.

Rimini et Bologne deviennent deux foyers artistiques importants dans la première moitié du XIVe siècle, illustré ici par Le Christ de Pitié, Giovanni Baronzio (Rimini) et la Crucifixion, Pseudo-Jacopino di Francesco (peintre travaillant à Bologne et qui s’est formé au contact de la peinture riminaise).