Collection permanente : Les Sculptures Avignonnaises

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Vers 1200

Le signe des Gémeaux

Marbre
Inv G-202A, dépôt du musée Calvet - Avignon, musée du Petit Palais
Environs de Nîmes, XIIIe siècle
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9 sur 22

13e siècle

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AVIGNON, XIVe siècle

Architecture et agencement de la salle :
La salle II est en fait la chapelle du palais épiscopal du XIVème siècle, aujourd’hui réduite en longueur.  Elle comportait à l’origine quatre travées mais la dernière a été supprimée par l'archevêque François de Manzi, entre 1756 et 1774, pour agrandir la  pièce voisine (salle III). C’est pourquoi la grande porte d'entrée, située  au sud, porte les armoiries de cet archevêque.
Le décor d'animaux fantastiques sculpté sur les consoles est analogue à celui du Palais des Papes sous le pontificat de Clément, ce qui permet de dater l'ensemble vers 1350.

Cette chapelle a été gravement endommagée en 1650 par l'explosion de la poudrière de la citadelle Saint-Martin, située sur le Rocher des Doms voisin. Elle a été restaurée par Monseigneur Marini qui a fait reconstruire les voûtes à l'identique (on trouve ses armoiries sculptées sur la clef de voûte centrale).
Dans le deuxième quart du XIXème siècle, alors que se développait en France le goût de l’art médiéval, les voûtes d’ogives ont reçu un décor de style gothique flamboyant peint en trompe-l’œil.

La salle II est entièrement consacrée à la présentation des différents éléments du tombeau que le cardinal Jean de Lagrange se fit élever, à partir de 1388-1389, dans le chœur de l'église du collège bénédictin de Saint-Martial d'Avignon.
Ce tombeau de 5 étages et de quinze mètres de haut, le plus grand de son époque, fut détruit à la Révolution, mais un dessin du XVIIème siècle permet d’en présenter la reconstitution et de resituer les vestiges des divers groupes sculptés. 

Le transi figure le cadavre de Jean de Lagrange, décharné par la mort ; il occupait la base du tombeau. C'est l'un des plus anciens exemples d'une iconographie macabre dont le goût s'est développé aux XVe et XVIe siècles, surtout dans la France du Nord. Il témoigne d’un intérêt précoce pour l’anatomie. Au-dessus et formant contraste, reposait le gisant du cardinal (au centre de la salle) revêtu de ses vêtements liturgiques. Le gisant était surmonté de la série des apôtres entourant le Christ bénissant.
Au-dessus, s’étageaient cinq groupes sculptés, illustrant autant de scènes de la vie de la Vierge, accompagnées d'un illustre personnage agenouillé présenté par un saint patron.
Les éléments subsistant de ces cinq groupes sont exposés de gauche à droite contre le mur est. On trouvait de bas en haut : le cardinal Lagrange et la Naissance de la Vierge (seuls restent le buste d'un Saint et le corps de Joachim) ; le dauphin Louis d'Orléans présenté par un apôtre et l'Annonciation ; le roi Charles VI présenté par Saint Jacques et la Nativité (disparue) ; le roi Charles V (disparu) et la Présentation au temple ; le pape Clément VII et le Couronnement de la Vierge (dont il ne reste que le Christ).

Deux vitrines présentent des fragments sculptés provenant de ce tombeau, découverts en 1963 dans le sous-sol de l'église, caractérisés par leur raffinement et leur qualité. 

Ce tombeau monumental a été réalisé sur un laps de temps très long (entre 1388 et après 1402, date de la mort du cardinal), ce dont témoigne le manque d'unité stylistique de l’ensemble.