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  • Maître

    Titre donné à un artiste ayant fait école et acquis une notoriété, tant par son talent que par son influence, à celui qui dirige un atelier ou fait le métier d'enseigner la peinture dans les écoles d'art, dans un atelier particulier (on dit également, mais plus familièrement, "patron").

    Au Moyen Âge, la laïcisation de la peinture et l'organisation des métiers en corporations entraînèrent une hiérarchisation à l'intérieur des ateliers.

    Pour devenir franc maître, l'ouvrier devait faire son apprentissage pendant quatre ans dans un atelier au service d'un patron. Devenu maître, il avait la possibilité de recruter à son tour des apprentis. L'accroissement continu du nombre des peintres et les règlements très stricts des corporations entraînèrent une désaffection de celles-ci, comme plus tard des académies.

    Le titre de maître sert également à désigner un artiste anonyme, notamment parmi les nombreux peintres du Moyen Âge et de la Renaissance dont on ignore le nom et dont l'identification se confond avec leur œuvre principale, soit que l'on retienne ses caractéristiques particulières, soit que l'on cite son titre, le nom de la ville où le peintre s'est manifecté ou de celle où est conservée son œuvre (prend une majuscule en ce sens).

    Extrait du Dictionnaire des termes techniques. L'atelier du peintre et l'art de la peinture, Paris, 1994.  

  • Modelé

    Procédé classique d'imitation, sur un support plan, du volume des objets à 3 dimensions. Le modelé s'obtient en peinture ou en dessin au moyen de hachures ou de dégradés qui traduisent les différentes valeurs de l'ombre et de la lumière se répartissant sur les surfaces de l'objet. Le passage des tons sombres aux tons clairs traverse une zone de demi-teintes froides dont les nuances, plus ou moins subtiles, tentent de saisir les variations de la lumière. Le modelé, lorsqu'il réussit à donner l'illusion que la figure "tourne dans l'espace", rejoint le langage de la sculpture et aboutit à une sorte d'équivalence de la ronde-bosse. À partir du XlVe s., son développement s'accentue, parallèlement aux recherches de perspective, et tend à remplacer l'ancien procédé par aplats, où le contour appuyé ou fin limite les formes en ébauchant le volume. À travers la peinture de chaque artiste, le modelé trouve une expression et une interprétation différentes. D'abord intérieur, il est tantôt rond et continu, tantôt bosselé et empâté; lorsqu'il déborde son cadre en supprimant les demi-teintes, il aboutit à un clair-obscur fait de durs contrastes, où la figure est soumise aux lois générales de lumières et d'obscurités violentes (Caravage).

    Extrait du Dictionnaire des termes techniques. L'atelier du peintre et l'art de la peinture, Paris, 1994.